Le gari, un produit alimentaire devenu incontournable
Ce n'est plus un secret pour personne que le gari occupe une bonne place dans les repas quotidiens des Béninois. Il est devenu un condiment, tout comme le sel qu'on doit mettre dans les repas, en tout cas pour la plupart. C'est l'un des produits dérivés du manioc, une culture très prisée dans le Sud et le centre du Bénin. La consommation du gari est maintenant ancrée dans la gastronomie béninoise et il est difficile de s'en passer.
La farine de manioc, communément appelée "Gari" en fon est un produit très prisé par la population béninoise. Tout d'abord, elle constitue un élément majeur du "goûter" après le déjeuner entre 16h et 17h. Généralement, on le consomme avec des galettes ou de l'arachide grillée. On peut y ajouter du sucre et du lait. Ce produit de première nécessité qui était cédé à 150 FCFA est passé aujourd'hui à 300 voire 400 FCFA. Mais cela n'empêche pas la population de s'en procurer. La consommation du gari se fait sous plusieurs formes. En dehors du fait qu'on peut le délayer dans de l'eau, on peut en faire aussi la pâte ou piron communément appelé "Èba". Ce plat est très prisé en raison de sa capacité à beaucoup faire travailler les intestins, par conséquent il dure beaucoup plus dans le ventre avant digestion. La plupart des gens mélangent également le gari avec la farine de maïs pour en faire la pâte, et c'est souvent très succulent quand on l'accompagne avec une sauce gluante. Rassurez-vous, c'est un repas qui revient souvent dans les plats des familles dans le Sud-Bénin. Il est aussi utilisé pour raffermir la sauce. C'est un secret bien gardé par les femmes depuis la nuit des temps. Pour permettre à la sauce de garder son goût original, elles y mettent un peu du gari en début de cuisson et le résultat s'avère toujours agréable. Si entre temps, le repas n'est pas encore prêt et que la faim commence par dominer, le gari reste une alternative pour être un peu soulagé, et ça c'est quelque chose qui se fait très souvent. Il faut d'ailleurs préciser que c'est la nourriture fétiche des étudiants béninois. Ces derniers ne ratent aucune occasion de mettre le gari au premier plan de leur consommation. Le gari reste et demeure l'une des transformations du manioc que les béninois prennent en permanence. Priver un béninois de gari, c'est le priver de manger tout simplement. Il faudrait alors que les autorités gouvernementales réfléchissent par rapport à l'essor de la filière manioc afin que sa productivité augmente pour que le prix du gari revienne à la baisse pour le bonheur du peuple béninois.
Pascal Abihona